Vénus


Physique

Masse (g): 4.870 1027
Masse (Terre = 1): 0,815
Rayon équatorial (km): 6051
Rayon équatorial (Terre = 1): 0.949
Rayon équatorial (Terre = 1): 0.95
Densité moyenne (g/cm3): 5,25
Densité moyenne (Terre = 1): 0,95
Volume (Terre = 1): 0,857
Pression atmosphérique à la surface (bar): 90
Accélération de la gravité à l'équateur (m/s2) 8.6
Accélération de la gravité à l'équateur (Terre = 1) 0.88
Vitesse de libération à l'équateur (km/s) 11.18
Période de rotation sidérale à l'équateur 243.02 jours
Révolution sidérale 224,7 jours
Inclinaison de l'équateur sur le plan de l'orbite (°) 177
Nombre de satellites 0

 
Vénus est la planète qui s'approche le plus de la Terre en parcourant son orbite, aussi apparaît-elle comme l'astre le plus lumineux du ciel, visible à l'aube ou au crépuscule. Son éclat est dû, outre à sa proximité, à son albcdo. c'est-à-dire sa capacité à refléter la lumière solaire. L'albédo de Vénus est le plus élevé du Système solaire; sa valeur de 0,76 indique que la planète reflète 76 % de la lumière solaire reçue. Par comparaison, l'albédo de la Terre est de 0,39, tandis que Mercure et Mars ont respectivement un albédo de 0,06 et 0,15.
Le plus grand pouvoir réfléchissant de Vénus et de la Terre provient de la présence plus ou moins importante de nuages. À l'inverse, l'absence totale ou presque d'atmosphère a pour effet un faible albédo qui se limite alors au pouvoir réfléchissant du sol. Vénus a une masse, un rayon et une densité moyenne presque égaux à ceux de la Terre. En revanche, sa période de rotation au sol est de 243 jours et s'effectue d'est en ouest. Vénus partage cette dernière particularité avec Uranus : toutes les autres planètes tournent d'ouest en est. qui est aussi le sens du mouvement de révolution des planètes autour du Soleil. Ce sens de rotation prédominant dans le Système solaire est appelé «sens direct», et le mouvement opposé est dit «sens rétrograde».
La période de rotation de Vénus est le temps que met la planète pour accomplir un tour sur elle-même par rapport à un référentiel fixe, par exemple les étoiles dont le mouvement propre est négligeable en comparaison. Ce temps définit le jour sidéral. Le jour solaire, en revanche, c'est-à-dire le cycle entier de l'alternance du jour et de la nuit, est le temps s'écoulant entre deux passages consécutifs du Soleil au méridien d'un lieu à la surface d'une planète ; il dépend donc aussi de l'époque dans l'année, donc du temps que met la planète à accomplir une révolution complète autour du Soleil. Dans le cas de Vénus et de Mercure, les périodes de rotation et de révolution sont comparables, à la différence de toutes les autres planètes pour lesquelles la période de rotation est beaucoup plus petite que la période de révolution. Cela a pour conséquence que le jour solaire sur Vénus dure 116 jours terrestres (sur Mercure, il est de 176 jours terrestres). Une autre particularité de Vénus est d'avoir une orbite presque parfaitement circulaire.
Si l'atmosphère de Vénus était semblable à celle de la Terre, la température au sol devrait y être environ 1,18 fois plus élevée, soit de 330 kelvins (57 °C), du fait de sa plus grande proximité du Soleil. Mais la réalité est tout autre : à cause de son épaisse atmosphère composée presque exclusivement d'anhydride carbonique, la planète emmagasine la chaleur solaire par un effet de serre bien plus efficace que celui induit par l'atmosphère terrestre. Aussi la température atteint-elle presque 500 °C au sol, tandis qu'à 100 km d'altitude, elle descend à environ 90 °C au-dessous de zéro - une température un peu inférieure à celle trouvée sur Terre à l'altitude correspondante.
L'illusion qu'une planète en apparence si semblable à la Terre pouvait abriter des formes de vie s'est donc évanouie à l'issue des observations effectuées par les sondes spatiales soviétiques et américaines qui ont révélé un monde des plus inhospitaliers.
 

Atmosphère

 
Une colonne d'atmosphère vénusienne soutenue par une surface de 1 m2 a une masse 105 fois supérieure à la masse d'une colonne analogue d'atmosphère terrestre, et elle exerce une pression 95 fois plus élevée que la pression mesurée sur Terre. En outre, sa composition chimique diffère complètement de celle de l'atmosphère terrestre. L'anhydride de carbone y représente 96 %, l'azote 3,5 %; il existe aussi des traces d'anhydride de soufre, d'argon, de monoxyde de carbone et d'oxygène. Une telle atmosphère serait très toxique pour un habitant de la Terre dont l'atmosphère contient 76 % d'azote et presque 21 % d'oxygène, et où l'anhydride de carbone se trouve en quantité très réduite (seulement 3 %).
Pour mieux se rendre compte de la densité de l'atmosphère vénusienne, il suffit de dire que celle-ci représente un dix-millième de la masse totale de la planète, alors que les atmosphères terrestre et martienne pèsent respectivement un millionième et un dix-millionième de la masse de leur planète respective.
À quoi une telle différence de composition chimique et l'absence totale d'eau sont-elles dues? On pense qu'à l'origine la surface de Vénus était aussi partiellement recouverte d'oeéans et de mers. Le Soleil, alors une étoile jeune, rayonnait une quantité d'énergie moindre qu'aujourd'hui, et la quantité de chaleur absorbée par la surface de Vénus était égale à la quantité reçue. Mais à mesure que le Soleil entrait dans sa phase de maturité, la quantité de rayonnement émise a crû et, par suite, la surface de la planète a commencé à se réchauffer plus rapidement, l'eau à s'évaporer, et l'anhydride de carbone à être libéré du sol contribuant à accroître l'opacité de l'atmosphère et créant un important effet de serre.
 

La structure interne

 
Les analogies entre la masse, le rayon et la densité moyenne de Vénus et de la Terre font supposer que les deux planètes ont une structure interne semblable et que Vénus, à l'instar de la Terre, abrite un noyau ferreux; les deux planètes ont en effet une densité moyenne très proche : 5,25 g/cm3 pour Vénus, contre 5,52 g/cm3 pour la Terre.
Les modèles théoriques estiment que le noyau et le manteau vénusiens ont une épaisseur de 3050 et 2940 km respectivement, tandis que l'épaisseur de la croûte serait d'environ 20 km - c'est-à-dire inférieure à celle de la croûte continentale terrestre qui est de 45 km environ, mais supérieure à celle de la croûte océanique terrestre qui est d'environ 6 km.
Mais, à la différence de la Terre, Vénus ne possède pas de champ magnétique intrinsèque, qui serait la preuve la plus manifeste qu'une partie au moins de son noyau se trouve à l'étât fondu.