La vie des étoiles
En construction
Les étoiles prennent naissance au sein de grandes nébuleuses, comme la grande nébuleuse d'orion, et finissent leur vie en créant des nébuleuses planétaires, comme les nébuleuses de la Lyre ou du Crabe.
Classification des étoiles:
Le diagramme
de Hertzsprung-Russell
Dans ce diagramme, les étoiles sont classées, d'une part, selon
leur luminosité intrinsèque, repérée à l'aide
de leur magnitude absolue visuelle Mv, et, d'autre part, selon leur type spectral,
lequel rend compte de leur température superficielle (donc de leur couleur).
La magnitude est portée en ordonnée, les étoiles les plus
brillantes occupant la partie supérieure du diagramme et les températures
superficielles sont portées en abscisse décroissant de la gauche
vers la droite — comme on peut le voir d'après la couleur du fond
et la disposition des lettres figurant les classes spectrales. Plus de 90 %
des étoiles se situent alors dans la large bande appelée séquence
principale, le long de laquelle la température superficielle décroît
en même temps que la luminosité. Certaines étoiles cependant
n'appartiennent pas à cette séquence et sont rejetées dans
les autres régions du diagramme. Ainsi, les géantes et les supergéantes,
très brillantes mais ayant une température superficielle peu élevée,
occupent le coin supérieur droit, tandis que les naines, chaudes et peu
émissives, se situent dans le coin inférieur gauche.
Dans la séquence principale, la taille de l'étoile croît en même temps que sa température et sa luminosité. Les étoiles chaudes de la séquence, d'un bleu vif, siégeant dans le coin supérieur gauche, sont également les plus brillantes ; les étoiles jaunes et moyennement brillantes, comme le Soleil, ont une taille que l'on peut qualifier de moyenne tandis que les naines rouges sont les plus petits objets de la séquence. Mais, pour la minorité d'étoiles qui se situent en dehors de la séquence principale, c'est la taille, plus que la température superficielle, qui détermine la luminosité. Ainsi les petites naines blanches ont, malgré leur température superficielle plus élevée que celle du Soleil, une surface émissive si restreinte qu'elles dégagent finalement peu de lumière. Inversement, les géantes rouges et les supergéantes peuvent, du fait de leur énorme taille atteignant parfois mille fois celle du Soleil, être un million de fois plus brillantes que lui, alors qu'elles ne sont souvent pas plus chaudes.
Classe d'étoile:
Les différents types d'étoiles sont O B
A F G K M (et R N S), des plus chaudes au moins chaudes. Chaques type d'étoiles
se décompose en sous-types numérotés de 0 à 9. Une
étoile du type F9 est proche d'une étoile du type G0.
Classe d'étoile | Éléments
prépondérants |
Température
(°K) |
Exemples |
O | Hélium
ionisé, oxygène, azote ionisé. |
31
000 à 36 000 |
|
B | Hélium
neutre, azote, oxygène ionisé une fois, hydrogène. |
15
000 et 20 000 |
|
A | Hydrogène
(prépondérant), calcium ionisé; traces de raies métalliques. |
10000
à 15000 |
Sirius
et Véga |
F | Calcium
ionisé; atténuation de l'hydrogène. |
6
000 à 8 000 |
Procyon |
G | Raies
du calcium ionisé, apparition de la raie du calcium neutre; tendance à
la disparition des raies de l'hydrogène ; nombreuses raies métalliques
(très faibles). |
Environ
6000 |
Le
Soleil, Capella |
K | Disparition
progressive de l'hydrogène et du calcium ionisé; intensification des raies
métalliques (fer) et du calcium neutre. |
Environ
4000 |
Aldébaran,
Arcturus |
M | Spectre
cannelé (présence de molécules non dissociées). |
De
l'ordre de 3000 |
Bételgeuse,
Antarès |
R | Carbone
et cyanogène. |
De
l'ordre de 3000 |
|
N | Carbone
moléculaire. |
2000
à 2500 |
|
S | Oxyde
de carbone et de zirconium. |
Classe de luminosité:
Deux étoiles d'une même classe peuvent avoir
dans leur spectre des raies plus ou moins larges. Ces différences font
intervenir, en plus de la température ou de la composition chimique,
l'énergie rayonnée et la densité. Une étoile peu
dense voit son diamètre plus important et émet plus d'énergie.
Ainsi pour une même classe d'étoile, une supergéante du
type A2 est beaucoup plus lumineuse qu'une naine blanche du même type.
Classe de luminosité |
Nature des étoiles correspondantes |
I, Ia, Ib |
Supergéantes (faible de densité) |
IIa, IIb |
Géantes brillantes |
IIIa, IIIb |
Géantes normales |
IVa, IVb |
Sous-géantes |
Va, Vb |
Naines de la séquences principales |
VI |
Sous-naines |
VII |
Naines blanches |
L'évolution des étoiles:
Les étoiles prennent naissance au sein de grands nuages de gaz et de poussière. Sous l'effet de la gravité, une région du nuage va se comprimer. Sous l'effet de cette compression, la température va augmenter jusqu'à atteindre la température de fusion de l'hydrogène, à ce moment l'étoile est née. Elle va ensuite passer la plus grande partie de sa vie sur la séquence principale du diagramme Hertzsprung-Russell. En générale, plusieurs les étoiles naissent en même temps, et forme des amas ouverts avant de se disperser. Par exemple, l'amas ouvert des Pléiades baigne encore dans le nuage de gaz où il a pris naissance.
Les étoiles évoluent en fonction de leur
masse originelle, exprimée en masses solaires Mo. Durant la vie d'une
étoiles, deux types forces s'opposent: les forces gravitationnelles qui
poussent l'étoile à s'effondrer sur elle-même et les forces
"radiatives" ou de pression, générées par l'énergie
nucléaire de fusion des atomes, qui empêchent l'étoile de
s'effondrer. Pour toute étoile, sa vie s'achève au moment où
l'énergie nucléaire vient à manquer. Dans ce contexte,
plus une étoile est massive, plus les forces gravitationnelles sont importantes
et plus elle génère d'énergie nucléaire. Une étoile
massive va donc épuiser plus vite son énergie. Ainsi, une géante
bleue de 5 Mo a une espérance de vie de quelques dizaines de millions
d'années, le soleil de 10 milliards d'années et une naine rouge,
de quelque fraction de masse solaire, de 900 milliards d'années.
La vie, basée sur le carbone, nécessite 2 à 3 milliards
d'années pour émerger et se développer sur une planète
proche. Ce processus ne peut pas se faire à proximité d'une étoile
massive, dont la durée de vie est trop courte, ni au voisinage d'un naine
qui ne fournit pas assez d'énergie.
La plus grande partie de la vie une étoile se
déroule sur la séquence principale, lorsque l'hydrogène
fusionne pour former des atomes d'hélium. Cette réaction nucléaire
produit énormément d'énergie (voir la courbe d'Aston ci-dessous).
Par la suite lorsque les ressources en hydrogène viennent à manquer,
le cœur de l'étoile s'effondre et la température du noyau
augmente pour atteindre la température de fusion de l'hélium,
c'est à dire 100 millions degrés. Mais l'allumage atomique de
l'hélium ne peut pas arrêter immédiatement la contraction
du cœur, il y a un phénomène d'inertie. La température
continue donc à s'élever, nourrie à la fois par la contraction
et la formation d'énergie nouvelle. Elle finit par franchir la barre
des 250 millions de degrés, ce qui a pour effet d'emballer la fusion
de l'hélium. Ce gaz, sensible à l'augmentation de température,
se consume alors sept fois plus vite. Des milliers de milliards de tonnes d'hélium
fusionne chaque seconde en carbone. A ce rythme, l'hélium se consume
rapidement en libérant un véritable feu d'artifice d'énergie,
appelé aussi flash de l'hélium. Les couches extérieures
soumises à la pression accrue des radiations et au flash du cœur,
s'enflent d'un facteur 100 environ, la couche externe d'hydrogène la
plus proche du cœur s'allume à son tour pour former de l'hélium,
qui a le double effet de renforcer le gonflement de l'astre et d'alimenter de
quelques pour cent supplémentaires le cœur en hélium. Quand
le soleil vivra cet événement, il grossira jusqu'à 300
millions de kilomètres, englobant et carbonisant la Terre, dans environ
4 à 5 milliards d'années. Le cœur se dilate et sa température
diminue pour atteindre une nouvelle stabilité.
En plus de l'augmentation considérable de la production
d'énergie, la fusion de l'hélium en carbone/oxygène a un
rendement beaucoup plus faible que la fusion de l'hydrogène en hélium.
L'étoile reste donc dans cette état beaucoup moins longtemps que
sur la séquence principale. Avant chaque nouvelle étape de fusion,
le coeur de l'étoile se contracte et sa température augmente.
Pour les étoiles les plus massives, les processus de fusion s'arrêtent
lorsque le coeur produit du fer, c'est un élément stable qui ne
peut pas produire d'énergie, comme le montre la courbe d'Aston.
Cette courbe montre que la fusion de l'hydrogène produit une énergie de 7 Mev/nucléon alors que pour passer de l'oxygéne au fer, ce rendement baisse à moins de 0.5 Mev/nucléon. Après la fusion de l'hydrogéne, les phases suivantes de fusion produisent de moins en moins d'énergie et sont de plus en plus courtes.
Les étoiles ont une masse comprise entre 0,06 Mo et 60 Mo la plupart d'entres elles ont une masse variant de 0,5 Mo à 2 Mo. Avec une masse inférieure à 0,06 Mo, la gravité est insuffisante et la température due à l'éfondrement de la proto étoile est insuffisante pour amorcer des réactions thermonucléaires. Jupiter par exemple avec sa masse de 0,001 Mo n'a pas pu se tranformée en étoile. Avec une masse supérieure à 60 Mo, le nodule gazeux tend à se fragmenter pour former un système d'étoiles multiples ou la pression des radiations issues du coeur est trop importante et provoque la dispersion du gaz périphérique sous forme de vent stellaire.
En fonction de sa masse, une étoile va évoluer vers une naine blanche ou vers une étoile à neutrons voire un tour noir. L'astrophysicien Subrahmanyan Chandrasekher a défini une masse critique égale à 1.44 Mo (cette masse porte le nom de limite de Chandrasekher) au delà de laquelle l'étoile ne pouvait pas se transformer en naine blanche, en d'autres termes l'équilibre entre la gravité et la pression était rompu et l'étoile était destinée à poursuivre son effondrement. En fonction de ce critère, trois catégories d'étoiles se dessinent:
* les petites étoiles appelées naines brunes parce que leur couleur est rouge brunâtre, de masse jusqu'à 0,5 Mo
* les étoiles moyennes de même type que notre soleil, de masse comprise entre 0,5 et 3 Mo
* les géantes, de masse de 3 Mo et plus
Masse initiale de l'étoile (en masses solaires, Mo) |
30 Mo |
10 Mo |
3 Mo |
1Mo |
0,3 Mo |
Luminosité (Soleil = 1) Pendant la séquence principale |
10.000 |
1.000 |
100 |
1 |
0,004 |
Vie sur séquence principale (en milliards d'années) |
0,06 |
0,1 |
0,3 |
10 |
800 |
Vie comme géante rouge (en milliards d'années) |
0,01 |
0,03 |
0,1 |
0,3 |
0,8 |
Les réactions nucléaires |
fer |
silicium |
oxygène |
carbone |
hélium |
Phénomène terminal |
supernova |
supernova |
nébuleuse planétaire |
vent stellaire |
vent stellaire |
Masse éjectée |
24 Mo |
8,5 Mo |
2,2 Mo |
0,3 Mo |
0,01 Mo |
Nature du noyau résiduel |
trou noir |
étoile à neutrons |
naine blanche |
naine blanche |
naine blanche |
Masse |
6 Mo |
1,5 Mo |
0,8 Mo |
0,7 Mo |
0,3 Mo |
Densité (g/cm 3) |
5 x 10 14 |
3 x 10 15 |
2 x 10 7 |
10 7 |
10 6 |
Evolution d'une étoile massive:
Prennons l'exemple d'une étoile de 5 Mo.